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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 18:47

Ca fait des années que je n'ai rien posté sur mon blog, je suis redevenue disquaire après 6 années passées dans le rang des libraires, il en fallait deux bonnes elles sont venues y'a pas longtemps:

 

- Vous avez le CD de Dragon Ball?

- Je peux essayer de les commander mais ça ne va pas être facile...

- Si ça tourne en ce moment en radio et le chanteur à une voix très grave!

- (…) Euh… vous ne cherchez pas par hasard Rag'n'Bone? 

 

La Deuxième:

- Vous avez le Cd de la tournée de Mylène Farmer?

- Celui sorti il y a 5 ans?

- Non le nouveau de la nouvelle tournée!

- Donc le CD de la tournée qui n'a pas commencée.

 

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 12:24

Ayé, c’est fait, le marché a eu ma peau : je ne suis plus disquaire .

Après 20 ans de bons et loyaux services, après avoir vendu les derniers 33t des années 90, les dernières K7, les dernières K7 2titres (warf !), je vends des livres de droit et de comptabilité… durant ces 20 années je me suis toujours demandé quand je ferais un métier sérieux, là c’est bon, j’ai aussi des gosses à nourrir. La raison cède la place à la passion, mais faut avouer que la sortie de la dernière cuvée du Code Constitutionnel me fait moins bander que celle du dernier Kills. C’est comme ça. Et me dites pas que la passion de l’amateur remplace celle du professionnel, c’est pas vrai, la vision est différente et les rencontres moins nombreuses. Maintenant pour les découvertes, j’ai intérêt m’arracher les doigts, lire, et passer du temps sur internet, avant elles venaient à moi, toutes seules ou presque. J’étais un gamin à qui on avait confié les clés de la pâtisserie.

 Changer de métier, donc prendre du recul, c’est aussi l’occasion aussi pour moi, qui ai assisté au lent déclin des ventes de disques de 2000 à 2010, de poser certaines questions : à partir de quel moment on a commencé à merder, les parts de responsabilité des différents acteurs (labels, distributeurs, disquaires, public), la vraie fin du disque, quel avenir pour le métier de disquaire, enfin tout ça, quoi… Ca fait longtemps que ça me travaille.

Avec mes deux doigts, je me mets au boulot…


Alors le disque est mort ?

 Ben oui, froidement, comme ça, si je me réfère à l’histoire des supports musicaux, le disque n’est qu’un vecteur parmi d’autres et depuis le premier enregistrement de la voix humaine (1) sur du papier en 1860, la technique a toujours été au service de la reproduction du son. Rouleaux, galettes de cire, 78, 33 tours, CD dès qu’un moyen a été trouvé, il a supplanté  le précédent, donc le fichier mp3 supplante le CD, c’est un peu dans l’ordre des choses depuis 150 ans. De là à dire que c’est bien… pour la première fois dans l’histoire du disque, un support est remplacé par… rien. C’est là que le bât blesse. D’un point de vue pratique, économique et même social (rapport à mon emploi), c’est une vraie révolution et une rupture profonde dans nos petites mœurs de rocker. Le disquaire de 1986, qui a vu débarquer le CD à 180 francs, ne craignait pas vraiment pour son emploi. Il y eut débat, (trop petit, pas de pochette classe, un son trop froid) 

 

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mais grosso-modo, lui s’en sortait bien et son patron aussi, le chiffre d’affaire restera constant voire en progression, le switch d’un support à l’autre ne posait qu’un problème de présentation.  Aujourd’hui, le vide de la matrix s’ouvre devant lui, ça donne des vertiges, des sueurs froides et un grand doute existentialiste. Après le CD : rien. Alors quoi faire ? Changer de métier, arrêter le support, transformer sa boutique ? Les derniers disquaire indépendants (surtout d’occaz) et même les Grands Magasins Spécialisés (Fnac, Cultura), sont confrontés à l’heure du choix : serrer les dents, attendre que ça passe pour retrouver un marché qui stagnera à -1% /0/+1% dans les années à venir, avec des rayons à configuration différente et au contenu éditorial bouleversé (opé news et basta) ou arrêter comme l’a fait la grande distrib’. Car les décideurs parisiens ne voient que les chiffres et la rentabilité, le disque ça eut rapporté, mais rapporte moins, pas rien. Donc les stratégies commerciales doivent suivre le mouvement, baisse des masses salariales (disquaires), baisse des surfaces allouées, baisse du nombre de références (stocks).

Les années à venir seront décisives. Les chiffres américains (2) sur l’année 2011 sont encourageants puisque le marché progresse pour la 1ère fois depuis 2004… tous supports confondus, mais le support physique baisse quand même de 6%. Un chiffre fatal à Virgin qui va mettre la clef sous la porte en 2013, laissant sur la paille plusieurs centaines de salariés, faisant baisser le nombre de points de vente et mettant la Fnac en position de leader incontesté des derniers disquaires de France. En catimini à la Fnac, on se félicite de l’augmentation des parts de marché, qui sur certaines villes concurrencées par Virgin ont limité la baisse de chiffre d’affaire et fait de 2013 un bonne année pour le rayon disque, rien n’y fait, l’enseigne vendue en bourse par le groupe Kering (ex PPR/Pinault) annonce dès août 2013 en off, à la vente de la Fnac en bourse, et officiellement en novembre la liquidation des équipes de disquaires. 50% des effectifs en province. Un véritable massacre d’autant plus mal compris que les chiffres sont encore là et la masse de travail aussi. Autant dire que la Fnac ne croit plus au disque et se désengage du support à terme. Bizarre car les quantités vendues restent toujours énormes, les fréquentations importantes et en même temps elle abandonne le téléchargement des morceaux sur son site, le plus par rapport à Amazon. Autant dire que dans dix ans la musique en France ça sera Amazon et Itunes, et pis c’est tout.

Depuis l’avènement du téléchargement grand public, légal ou non dans les années 2000, le CD tient le coup et le vinyl revient, je rappelle que l’un à tué l’autre en 5 ans de 1985 à 1990, et 5 ans c’est rien. Et là ça fait 13 ans que tout le monde l’enterre année après année mais il faut dire qu’on part de haut, les quantités étaient de l’ordre de centaines de millions d’unités vendues au national. Je vous invite à visualiser le camembert très intéressant du site Numerama sur la répartition des supports de 1980 à 2012. En quelques chiffres, le CD représentait un marché de 150 millions d’Euros et 95% des achats  il y a 10 ans, depuis 2005 (selon le SNEP) il a perdu 50% de volume. De septembre 2011 à septembre 2012 il recule de 14.9% de 242 millions à 206 millions, quant au téléchargement légal, lui, il progresse de 13.8%. En Grande Bretagne, 700 disquaires indépendants ont fermés en 10 ans.

Pourtant le disque résiste. Et plutôt bien car il est toujours là. En 1990, je le rappelle, le 33t était mort et se comptait en quelques dizaines de pièces dans les grands magasins contre quelques dizaines de milliers de CD. Les mutations se font vite mais prennent plus de temps pour le CD, de là à l’enterrer tout fait comme le font les journalistes serait aller vite en besogne, il se vend toujours et la Fnac porte une lourde responsabilité puisqu’elle est devenue le seul disquaire de France et non plus le premier disquaire. En se positionnant dans les années 70 sur ce support, elle a offert une vitrine à une industrie (quand je parle d’industrie, je mets sur le même plan le disque, les bagnoles et les ventilateurs), qui a écoulé en 30 ans des milliards de galettes, les sommes d’argent étaient colossales, la diffusion aussi, les moyens marketing hors normes… parce que le consommateur n’avait pas le choix.

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http://www.numerama.com/magazine/19622-l-evolution-de-l-industrie-du-disque-en-un-graphique-anime.html

Aujourd’hui entre CD, streaming et téléchargement, les sommes qu’il consacre à la musique s’éparpillent, et de toute puissante, l’industrie musicale se met à serrer les fesses devant un marché qui lui échappe et redevient par là même plus sain en se dégonflant.

 

Bref le CD n’est plus nécessaire pour écouter de la musique et par extension, le disquaire qui le vendait non plus. Eh merde.

 


Pourtant c’est pas si simple.

 

Face au chiffre, nous sommes ici plutôt dans le domaine de l’affectif, un vieux quadra comme moi, qui a grandi avec le vinyl et s’est mis au CD  avec « The Head on the Door » des Cure, ne peut qu’être attaché à ces supports et a du mal à foutre en l’air la discothèque qu’il a mis une trentaine d’année à monter; affectif, c’est le mot. Si d’un point de vue conjugal, ma femme verrait bien mes 3000(?) CD sur le stand d’un marché aux puces, de mon coté, j’ai un peu de mal à me débarrasser de choses auxquels pour chaque titre, je raccroche un souvenir et même une date d’achat.

 

Le disque c’est un peu  le symbole des 30 glorieuses, un objet que les yéyés passaient en « surboums » sur des Teppaz pourris, que les bad boys volaient chez les disquaires du coin, qui démarquait l’adolescent des goûts de papa, qui plus tard, donnait un style, une nouvelle identité et quelques fois une dégaine à celui qui le possédait. Montre-moi ta discothèque… Pour l’amateur de musique, l’objet se charge  d’une force émotionnelle. Qui n’a pas placé stratégiquement LE disque dans sa chambre d’ado ? C’était l’album à montrer qui te donnait une position dans la hiérarchie du rock, et encore maintenant, j’ai entendu dire des clients en librairie devant le magnifique bouquin sur le label Def Jam (3) sortie fin 2011 : « Tu vois, tu prends ce bouquin, tu le poses sur ta table de salon, la gonzesse entre… et t’as plus rien à faire ! »

 

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Non, l’acte d’achat du disque n’est pas une chose banale, c’est un choix parmi des milliers de titres, c’est 50 francs ou 15€ économisés patiemment, et un rituel : on le sort de son emballage, le pose sur sa platine, on pose le diamant sur les premiers sillons ou on referme le tiroir de son lecteur, monte le son et laisse faire la nature.

 


 Quelle est la valeur d’un fichier mp3 ?

Ca c’est pour le rituel. Si moi à 46 ans j’en ai besoin, qu’en est-il du gamin qui a grandi ou va grandir avec le mp3 ? La valeur d’un objet est facile à déterminer, la valeur d’un fichier reste quant à elle, plus difficile à quantifier. C’est la question que je n’arrête pas de me poser. Quelle est sa réelle valeur, financière et émotionnelle ?

Pragmatiquement la réponse est 0.99€, par contre je n’arrive pas, psychologiquement, à donner de la valeur à un fichier et je ne dois pas être le seul, à la vue des millions de tonnes de Gigas téléchargés frauduleusement sur le net. En trois nuits, un kid peut se monter la discothèque que son père a mis 40 ans à se fabriquer. En réalité ces 99 centimes sont le péage qui donne une autorisation d’accès, dans le respect du travail de l’artiste, à une licence. Rien de trop sexy. La facilité, la rapidité et souvent, la gratuité de l’obtention du fichier, le dévalorise non seulement du point de vue financier mais aussi psychologiquement, et c’est par là-même, la musique qui est dévalorisée. On ne donne de la valeur qu’à ce que l’on choisit et que l’on possède, j’allais aussi dire ce que l’on tient dans la main. Ses atouts (encombrement, mobilité), deviennent ses inconvénients, ta bibliothèque de 150 Go, ne vaut rien si ce n’est le pognon que tu as lâché, le cas échéant à Itunes. Valeur à la revente : 0 ! Est-ce à dire que l’on ne donne de la valeur qu’à un objet ? je suis tenté de dire oui, mon mental n’a pas migré dans le 2.0, même si je tiens comme à la prunelle de mes yeux à mon dossier musique que j’alimente, classe, date et illustre quotidiennement. Et je serai malheureux si mon ordinateur venait à crasher en perdant tout ce que j’ai collecté.

 Mais est-ce que dévaloriser est le bon mot ? Il semblerait plus judicieux de dire désacraliser, et y voir un aspect mystique, tant ce support a été (et peut-être est encore) l’objet de tous les fantasmes. Du Rockeur au Mods en passant par le Punk, le Baba et même le Classicos, c’est l’unique dénominateur commun.  Et le disquaire leur temple œcuménique. La diffusion en masse du CD dans les années 80 et 90 n’y a rien changé, seule la gratuité du fichier Mp3 a bouleversé la donne. Le début de la fin a été l’arrivée du premier PC dans les foyers et aucun disquaire ne s’en est méfié, focalisé que nous étions sur le CD vierge remplaçant lui-même la cassette ! La révolution était en marche, les icones sont tombées !

En 15 ans la musique a aussi changé de statut. D’urbaine, de difficile à trouver, d’élitiste, le web l’a rendue réellement démocratique, accessible au plus grand nombre. Le rêve des alternatifs allemands s’est enfin réalisé : qui que tu sois et où que tu sois, tu as accès à la même base de donnée. Pour ne prendre que mon pauvre exemple, je me souviens de mon adolescence passée dans une petite ville de 6000 habitants à 60 kilomètres de la Fnac la plus proche, avec certes un disquaire, mais plus spécialisé dans les machines à laver que dans le bon son… Je m’achetais dès la 4ème, tous les mois mon « Best » (je serais toute ma vie plus Best que Rock’n’Folk) avec en poster central Joe Strummer ou Alice Cooper, recto verso Monsieur, je l’apprenais par cœur mais j’étais bien infoutu de dire de quelle sorte de musique les articles voulaient bien parler, ne pouvant pas les écouter… j’avais une connaissance théorique des nouveautés ! Mais c’était le temps de la débrouille et des cassettes que l’on faisaient chez les copains, le mercredi,  à partir des vinyls piqués au grand frère !

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Au même âge, dans la même ville mais de nos jours les gamins ont le monde de la musique à la portée de leur ordi, une interrogation, une envie et c’est mon rêve qu’ils réalisent, s’ils ne connaissent pas, c’est qu’ils n’ont pas envie de connaitre.

 


Et si la musique devait-être gratuite ?

En 15 ans c’est la perception même de la musique qui a changée, le passage par le disque n’étant plus qu’une question de choix de l’amateur, et non plus une obligation, beaucoup se sont débarrassés du vecteur pour n’avoir que l’essentiel.  La musique  est dans l’air, au téléphone, à la radio, dans les pubs, dans les chiottes des restaurants partout présente et gratuite. Sa banalisation et sa facilité d’obtention lui enlève déjà de sa valeur.

De sacré, il ne reste que le live, et la vente en billetterie connait moins la crise, le même qui gonflera son disquaire pour un CD à 15€, en lâchera 60 pour voir le concert. Du point de vue de l’artiste c’est son seul espoir de survie, le seul moyen de se rémunérer, la part du disque pour la grande majorité d’entre eux, s’est réduite à la portion congrue. Rappelons même le cas d’un des plus grand, Leonard Cohen, qui à 73 ans a repris la route pour se refaire financièrement après avoir été escroqué par sa manageuse.  Alors pourquoi persévérer ? A-t-on vraiment besoin du disque ? A priori non, mais on s’y accroche, je parlais de révolution, et s’il s’agit de révolution, la gratuité de la musique est en une. En prenant le CD comme un support publicitaire (entre autres) pour promouvoir un concert, notre vision change totalement. Pourquoi je paierai pour quelque-chose que j’ai gratuitement et légalement sur Deezer ? Et pas seulement sur mon ordi mais aussi sur mon téléphone et ma télé ? Est-ce que ma passion pour un artiste va jusqu’au fait de lui donner des sous pour lui dire que je l’aime ? C’est ce qu’on a fait jusqu’à hier… parce qu’on avait pas le choix ! Mais maintenant ? Et qu’en est-il du kid des années 2010 ? Lui, le futur consommateur, s’est déjà affranchi des contraintes du CD, un son, même pourri comme le mp3, lui suffit tant qu’il peut l’emporter, le partager, le dupliquer, le tout en temps 0 et si possible gratuitement.

C’est dur de se dire ça en tant que disquaire ou ancien disquaire, mais la réalité me claque à la gueule quand je raisonne sur le plus grand nombre. Sûr, je continue à me payer mes deux ou trois disques par semaine, mais on est combien à faire ça ? L’industrie du disque a besoin de la masse du populo pour que le PDG d’Universal s’en foute plein les poches et que le disquaire s’offre un SMIC royal pour vendre sa production. Parce que c’est une industrie qui a besoin de quantité. La très grande majorité  des gens ne s’achète plus le disque qu’ils ont entendus à la radio. De 300 000 exemplaires pour un petit No 1 hebdo du Top il y a 10 ans, on en est à combien ? 70 000 ? Et c’est une bonne vente ! La viabilité économique du produit est en jeu, si la chute se poursuit, la question de la gratuité de la musique se posera plus violemment encore, tout simplement parce que la production cessera, et pour nous faire acheter des fichiers à 99 cts il faudra des trésors d’imagination aux mecs du marketing. Toutes les anciennes gesticulations d’Hadopi n’y changeront pas grand-chose !

C’est là que se pose le problème de la rémunération du travail de l’artiste. De tous temps en France on a considéré que la musique doit être gratuite, et pourtant en faire ne l’est pas. Contrairement au marché de l’Europe du Nord, la politique de prix du disque l’a longtemps fait passer pour un produit de luxe, les cinq acteurs de la tarification (artistes, labels, distributeurs, vendeurs, état), ont artificiellement surajouté des pourcentages qui ont fait du disque un produit cher. La plus grosse partie revenant à la maison de disque… et la plus petite à l’auteur, compositeur, ou interprète, de l’ordre de 10 à 19% du prix du CD.

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 Plus près des 10% pour 80% des artistes, peu connus où en voie de l’être. Les deux dindons de la farce sont donc les deux extrémités du marché, l’artiste et le consommateur ! 

Donc dans les faits l’argent ne revient pas à l’artiste, pourquoi continuer à passer par le disque ? Il est évident que la puissance marketing des majors est un atout incontournable pour la promotion d’un chanteur, mais il ne concerne qu’un pourcentage infime des artistes, le reste se faisant refouler à l’entrée, et ceux qui signent, on déjà établit leur notoriété, soit sur le Web, soit grâce au live.  Pour les stars, les rapports à la maison de disques sont presque identiques, combien ont poussé leur coup de gueule, claqué la porte devant le diktats des labels manager. D’Iggy Pop, (pour son nouvel album « Après »), à Prince et Radiohead, les discours sont les mêmes, on nous volent, on nous spolie et le fan qui passe à la caisse dit la même chose !

L’arrivée du fichier peut rétablir la donne en faveur de l’artiste et du fan, l’artiste n’est plus l’esclave du support, le consommateur non plus. Le nouveau mode de consommation (ou le très ancien) du producteur au consommateur est maintenant possible grâce au Web. Le rêve Punks de 1977 est arrivé : Fais-le toi-même ! Tu as des idées mais pas d’argent, aucun moyen de diffusion, le Web te donne ta chance. En tout plus de chance de te faire connaitre qu’il y a 30 ans. Balance ton clip sur You Tube et Dieu reconnaitra les siens. (Evangile selon St DJ Cam). Le marché devient clean et équitable, mais le disquaire se retrouve au chômage. De toute façon il en reste combien…

Pourtant, l’édition du disque reste une consécration, l’ultime étape, des premiers accords  dans le garage à la réception de l’objet par le groupe, c’est la preuve qu’il a parcouru avec succès le chemin initiatique du rockeur, et les ventes une façon de quantifier sa popularité. Du temps où j’officiais au rayon disques j’ai toujours traité avec le plus grand respect les groupes ou les chanteurs qui venaient me présenter leur CD en autoproduit, je devinais que pour eux, la route avait été longue et que le fait de me présenter leur œuvre, représentait l’ultime étape de leur parcours. Ce n’était pas un disque mais un bébé. Au plus fort des débats avec l’équipe pour supprimer les autoprod (méventes, difficultés de paiement, impossibilité de retour…) , j’ai toujours défendu le fait qu’il s’agissait d’une mission divine du disquaire que de proposer à nos clients des artistes de la scène locale, même dans un système d’hyper-distribution qu’était mon magasin. Encore une fois, l’article vendu n’est pas anodin.

 


La faute à qui ?

Avec l’arrivée du fichier, le disque est devenue un pur objet… qui sert aussi à écouter de la musique, c’est d’ailleurs là le seul futur du CD: de belles pochettes, un art cover soigné, des gadgets à l’intérieur, bref un objet qui fait partie de l’univers musical du groupe ou du chanteur. Les maisons de disque ne s’y sont pas trompées à chaque édition sa version collector, le seul alibi des grosses sorties marketées est la version limitée de la première mise en place ou pire, les versions collectors qui sortent six mois après. Ce qui me fait dire que le dernier public du CD sera celui qui achète ces versions là. Messieurs du marketing de chez Major Company, prenez le nombre de CD vendus en version collector  de votre dernière daube grand public (non je n’ai pas cité Muse), rajoutez-y  un pourcentage pondéré, et vous aurez la taille du marché dans les 5 ans. A peu de choses près, seuls les fans les achètent, ceux qui veulent « posséder » la musique, le noyau dur de la clientèle des disquaires. Car en n’étant plus indispensable, le disque a perdu son public captif, exit la clientèle du 45 tours/ CD2 titres, qui n’aimait que le single de l’album, exit le consommateur du samedi qui achetait l’album à cause du single. Cette partie de la population représentait quand même l’énorme masse des consommateurs de disques, ce qui a fait du disque une véritable industrie avec tous ce que ça peut comporter.

L’autre partie du panel des consommateurs attachés au support physique est celle des fans de musique en général et quand je dis fan, ce sont les réels tarés de musique, ceux qui visitent leur disquaire (ou des sites en ligne) 2 ou 3 fois par mois, lisent, se renseignent, et… achètent. Mais combien sont-ils et quel âge ont-ils ? Ce noyau dur ne baisse pas en quantité depuis 1956,  il a juste adapté ses habitudes de consommation au Web. De l’achat compulsif sans pouvoir écouter des années 90 à celle d’aujourd’hui, il y a un monde : 1-le fan est super-informé. 2- il aura déjà écouté ou téléchargé l’album qu’il va acheter. 3-de chez lui il va comparer les prix. Et le marché de la distribution étant ce qu’il est, le nombre de ses achats étant ce qu’ils sont, les prix des disques étant ce qu’ils sont :  il y a de moins en moins de chance qu’il l’achète en magasin.

Ces trois  types de consommateurs ont fait la fortune des Majors dans les années 90/2000, et l’absence remarquée des consommateurs de type singles (l’immense majorité) a provoqué l’effondrement des ventes, restent les fans et les dingues de musique, si leur nombre reste et restera stable dans les années à  venir, leurs habitudes de consommation va encore érodé le chiffre d’affaire des disquaires. Pour citer un pote disquaire (d’occaz) « Je vends moins mais qu’est-ce que je vends mieux, maintenant je m’éclate, fini les merdes du top 50 » Le problème c’est que c’est le nombre qui fait la survie du petit commerce.

Voilà, ça c’est pour le consommateur, si le disque se vend moins, c’est que moins de gens en achètent, c’est ce que les chefs de produit des majors apprennent en école de commerce.

Et si ce même consommateur se vengeait parce qu’on l’a pris pour un con pendant 40 ans ? Force est de constater qu’ils ne sont pas nombreux ceux qui pleurent sur le sort du disque, le coté bling bling et show biz du métier en dérangeait plus d’un, quand un géant arrogant se prend un coup de pied au cul, c’est l’opinion publique qui se met à applaudir. A nous de nous interroger sur la responsabilité des majors, coupables ? Mais coupable de quoi ? De nager dans le fric (notre fric), d’avoir pressé le citron et d’avoir scié la branche sur laquelle ils étaient assis ? Dans les années 90 tout le monde a été stupéfait d’apprendre que la fabrication d’un CD revenait 5 fois moins cher qu’un 33t., ce même CD qui était vendu le double du prix, où passait le trop plein ? Encore et toujours le problème des marges, pendant des années majors et distributeurs se sont gavés sur le dos du fan. Pour preuve je me souviendrait toujours de l’été 92, juste après que le gouvernement ait baissé la TVA de 33.3% à 19.6%, EMI et les autres majors en ont profité pour augmenter leurs prix hors taxes d’autant. Bénéfice pour le consommateur : zéro. Toujours plus…

Pour ma part je pense que c’est l’application de procédés industriels au produit culturel qui lui a été fatal, l’extrême rationalisation de la fabrication et de la commercialisation a créée des monstres assoiffés de pognon coupés de la demande populaire. La preuve dans les années 80 la montée en puissance des labels indépendants moins coupés de leur base comme 4AD, Mute, ensuite évidemment récupérés par les majors. La situation aujourd’hui est identiques, un artistes à potentiel peut, hors de toute structures se faire remarquer sur le net, commencer une carrière et se faire signer ensuite. De plus la lourdeur de ces machines ne convient plus à l’extrême rapidité de la production musicale qui utilise le Web comme tremplin, un groupe comme Bewitched By Hands a mis combien de temps à sortir un disque chez Sony ? Un ans, deux ans ? Tout le monde avait « Work » sur son IPod dès 2009, l’album est sorti un an et demi plus tard. Même chose pour Concrete Knive ou Lescop. Entre le buzz et la matérialisation de l’album, il se passe trop de temps, l’album sort mais tout le monde l’a déjà oublié.

Les réponses marketing à la chute des ventes sont grosses comme des maisons, on a parlé de l’album collector (un mot tellement galvaudé qu’il ne veut plus rien dire), 4 morceaux en plus  et si on attend six mois on a deuxième CD bonus pour moins cher, uniquement pour réinjecter l’album en tête de gondole. Le jeu des remises et de la centralisation des achats a ôté tout pouvoir de décision au disquaire qui se retrouve cantonné  a exécuter des diktats émis par la maison de disque et  l’acheteur de sa boite. Dans les faits on réussissait toujours à placer son coup de cœur, mais les espaces en rayon étaient toujours limités et il fallait jouer serré.  L’autre réponse c’est l’opération, maintenant elle vient toujours de Paris et se répète saison après saison sans beaucoup d’imagination (Neil Young « Harvest », Led Zep I,II, III) pour qu’une opé marche il faut un déclassement des prix hors taxe et l’aval des achats en centrale, sans ça autant faire du -20% sur un prix client de 22€, un suicide ! En deux ans je n’ai vu aucune opé sexy du genre 9.99 sur des labels indés, alors qu’est-ce qu’on fait ? on les achète sur le net à 8€, fini l’achat d’impulsion. Et toujours les mêmes titres de chez Warner à 7€ deux fois par an de décembre à avril et de juin à octobre !

L’autre part de responsabilité revient à la distribution, au 40% de marge des majors il faut ajouter les 40% de la grande distrib’ , haute rotation, marge élevée, prix de vente important, le disque avait tout pour devenir un produit d’appel et se situer en entrant à droite des hypermarchés. D’autres enseignes en ont fait leur fond de commerce, Fnac, Virgin, Cultura plus tard, vont surfer sur le phénomène avec succès en y mettant des moyens et le retour sur investissement sera payant, au moins jusqu’aux années 2000. L’ennui c’est que là où la grande distrib’ s’installe, plus rien ne pousse. Là où on trouvait le prix, on ne trouvait rien et là où trouvait tout, on n’avait pas le prix. Produit d’appel pour grande surface, où on pouvait dézinguer le prix car à coté on pouvait se rattraper en massacrant les prix à l’achat du producteur de fruits et légumes, Grands Magasins Spécialisés où on ne voulait rien lâcher sur l’étiquette tout en faisant cracher les maisons de disques sur les remises, le consommateur, captif, était là pour raquer. Il a raqué pendant presque 40 ans, et quand le Web est arrivé, il a adressé un formidable bras d’honneur à tous ces gens avec les conséquences que l’on connait. On s’est trop foutu de sa gueule et rarement dans l’histoire, il a eu l’occasion de se révolter contre une industrie en la faisant tomber. Intrinsèquement le message est là : on n’a plus besoin de vous et quelque part c’est vrai. Le web est le magasin de disque idéal, on peut tout écouter, se renseigner, comparer les prix et même l’avoir gratos, pourquoi sortir de chez soi ?

Un moment j’ai cru que pour sauver le disque, il suffisait de baisser la TVA et d’imposer le prix unique (comme pour le livre), aujourd’hui je n’y crois plus. Dans les pays où les prix étaient réputés plus cools car moins taxés (Angleterre, Etats-Unis, Allemagne), les magasins et pas les plus petits ont fermé les uns après les autres et semblent résister moins bien qu’en France. Et en ce qui concerne le prix unique, je m’aperçois, pour y travailler actuellement, que la gourmandise des éditeurs porte le prix du livre au plus haut, et n’empêche pas le grand plongeon des ventes, les mêmes erreurs sont faites, l’histoire se répète et on va droit vers le livre électronique.

 

 

Alors ?

En me relisant je m’aperçois que je suis plus que pessimiste… et pourtant… je pense qu’il y aura encore de la place pour le disque dans un marché assaini, érosion des ventes et baisse des marges feront que le grande distribution se désengageront petit à petit  et laisseront à nouveau la place aux petites structures soit d’occasion soit ultra spécialisées. Encore faut-il que les maisons de disques s’adaptent à ce nouveau marché en proposant des conditions commerciales de paiement et de remises intéressantes pour un magasin à faible débit. Ca c’est un rêve, le stock disque est cher, les pas de porte plus encore,  beaucoup de conditions sont encore à réunir.

Et l’objet dans tout ça ? IL SURVIVRA ! Car un fichier n’est pas collectionnable ! Tous les fans que je connais sont des collectionneurs compulsifs et des tarés de l’accumulation (moi le premier), ce genre de virus saute les générations et mon gamin élevé au Mp3 s’il devient fan d’un groupe s’achètera les disques, comme moi je l’ai fait, mais il aura sûrement dans sa discothèque moins de déchets que dans la mienne, tous ces albums un peu bancals, pas vraiment nécessaires qui prennent de la place, seront, dans son disque dur. La collection, c‘est le corollaire du Rock’n’roll et la musique, elle est immortelle, à condition qu’on la conserve, qu’elle que soit la forme. Si un jour, le gros bordel genre nucléaire apocalyptique se déclenche, les survivants taperont sur deux cailloux et se transmettront Obladi Oblada de générations en générations. C’est sûr, on n’est pas toujours inspiré après l’apocalypse.

 

 

 

 

 

1-  http://www.anecdote-du-jour.com/le-premier-enregistrement-de-voix-au-monde-date-de-1860/

2-http://www.ruerezzonico.com/marche-du-disque-americain-pas-de-baisse-en-2011/

 

3- http://neoboto.com/us-25-ans-de-def-jam-le-livre/

 


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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 14:59

L'autre jour, en écoutant Gilles Verlant parler des années 90, je me suis souvenu d'une conversation téléphonique surréaliste que j'ai eu avec un client qui montre bien tous les espoirs-mais seulement les espoirs- que l'homme mettait dans la machine sans que la machine elle même ne puisse techniquement répondre à ces mêmes espoirs. Aujourd'hui évidemment il n'en est plus rien car la machine devance nos attentes, c'est connu. A quoi bon peut servir un disquaire quand Shazam te trouve un morceau en moins de 3 secondes...
BREF, un beau jours de 199? mon collègue du Funk Rap me téléphone dans mon rayon et me dit: Tiens je te passe quelqu'un, vous vous êtes bien branchés nouvelles technologies, je comprends rien à ce qu'il veut. Il me bascule l'appel et ça donne ça:

"-Ouais je vous appelle pour savoir s'il y a du choix dans les nouveaux enregistrements et vous donner la liste de ce que je veux.
-Vous voulez quels titres?
-(Il me cite la liste) ils existent, mais je les veux en Anplaged.
-En quoi?
-En Anplaged, c'est nouveau, les Américains ils font ça avec Clapton et Nirvana mais moi je veux les titres que je vous ai demandés.
-Mais ils existent vraiment?
-Il suffit de les passer en machine...
-Quelle machine?
-Mais la machine Anplaged...
-Mais c'est quoi le Anplaged?
(Il commence à s'énerver)-Bordel! C'est l'appareil où on rentre d'abord la version électrique et ça ressort en accoustique!
-(...)
-Je peux l'avoir ou pas?
-Vous cherchez des versions Unplugged...
-Voilà! C'est ça! (Genre tu finis par comprendre)
-Il faut d'abord que les artistes les enregistrent..." et je me mets à lui expliquer l'affaire.
Moralité de cette histoire, si Apple se remuait, les disques d'Alela Diane seraient moins chiants avec une bonne guitare électrique et a contrario Keith Relf (Yardbirds) ne serait pas mort électrocuté par sa guitare électrique.


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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 22:40

 Merci à Olivier H., à qui il revient du (bas) fond de sa mémoire de vieux souvenirs de disquaire:

-Le barbier de Tibery (le barbier  Sibérie)

-Je cherche Heidi.- Avec Shirley Temple?-Ben non avec Heidi!

-J'étais à Europapark et sur les buches y avait une musique, vous l'avez?

-Les affreux du Chili (aphodite's childs)

-More Kebab (Morcheeba)

- Vous avez du plastique à coller parce que quand je cuisine ya du gras sur les murs...

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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 15:15

On en entend des questions par jour, ça va de "Où sont les WC?" à "Je cherche la version de 3'50 de la chanson Machin sur le Live de Bidule enregistrée à Trucmuche", dans le tas y'en a des marrantes:

-"Robert Charlebois, je le trouve à Charles ou à Bois?"

-"Je cherche le duo de Michel Galabru et Michel Serrault" (Il s'agissait du duo Garou / Sardou)

-J'aimerai télécharger la sonnerie de Corneille sur Gogol.fr (merci à Pierre)

-"vous avez des singles? -Oui -Et en CD?

-"Est-ce que vous avez Starmania avec des animaux?"

-"Pourriez-vous me faire écouter le nouveau Roch Voisine par téléphone?"

-"Vous avez des disques de Negro Spiritueux Noirs?"

-"Nora Jones, la fille du Rabbi Shankar?" (merci à A.M.)

-"Je cherche Le Garou, le chanteur décédé" (Nougaro)

-Deux femmes parlent ensemble: "Moi Nirvana j'ai connu ça il y a 30 ans!"

Et charité bien ordonnée commence toujours par soi-même, deux questions posées par un stagiaire en remplacement en vidéo:

-A propos du DVD du Procès de Klaus Barbie
"Ah bon, Barbie elle a eu un procès?"
et par le même:
"La Callas, je ne connais pas cette île..."

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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 13:44

Un peu inclassables, il y a eu les dizaines de questions, écrites en vrac dans notre cahier vert au hasard des demandes de nos clients, pour ceux qui ne le savent pas, être disquaire, c'est d'abord avoir une bonne mémoire, mais surtout beaucoup d'imagination pour un meilleur décryptage... Je rappelle que tout que je vous retransmets n'est pas pipeauté et a été demandé un jour à un de mes collègues ou à moi même, exemple:

-les Dead Funny Childs (Destiny's Child) 

-le nouveau Racine (lire Corneille!)

-"Las Coca, c'était un tube de l'été" (Las Ketchup)

-Yayamo (Yoyo Ma)

-les Mourinis ou
-Yves Muvrini (I Muvrini)

-l'Intro du Signe de DJ Shadow (Introducing...)

-Marathon de Laurent Paris (là je ne sais toujours pas ce que c'était)

-"Billy Jack" de Ray Charles (très fort, c'était "Hit the Road Jack")

-Why I See Ye (YMCA)

-"L'Etrangère" de San Pellegrino (San Severino)

Julio est pourtant universellement connu, il n'empêche qu'on continue à martyriser son nom:
-Julie Glésias
-René Iglésias (en Alsace, René Egles meets Julio)

On continue avec 

-La Plage de Jean Louis Robert (Aubert)

-Kurt Baccarot (Burt Bacharach)

-Mister Solar (MC Solar)

-Médiation de Nirvana (la compilation de Nirvana)

-du Gop Sel (Gospel)

-le premier CD de Radiohead: "Pablo Neruda" (Pablo Honey) celle là je l'adore!

-des disque Cocktails (des compils)

-Le Live de Palmade ( de De Palmas peut-être)

-Jo de la Tortue (La Tordue)

-Bernard Violet? (après enquête Benjamin Biolay)

- Les Raides Dingues Pepper ou les "Cherry Pepper" pour les Red Hot CP

-le groupe Stratègie (Tragédie)

-Lionel Richtie

-Hot Spring (Offspring)

entendu au Virgin La Défense:
-A6=AT (Acis et Galatée de Haendel)

-Le Concerto n°21 pour 10 petits doigts de Mozart

-Monsieur Gorsky (Moussorgski)

-Bernard Violet? (après enquête Benjamin Biolay)

 

-Les Wisigoths (ZZ Top) Merci à Robyo

 
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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 16:22
C'est quelque-fois très chaud au boulot, les clients ne s'en rendent pas toujours compte mais les questions sont souvent "Explicit"... Warning...


-Marie qui s'la touche (Marie Kiss La Joue!)

-Marie ya d'la Joie


-Vous avez toute l'intimité de Lara Fabian? (Intime)

-La Bite au Chat (Pittocha des Ogres de barback)

-(on a eu aussi, La Pittoresque histoire de Pif le Chat)

-Starmaniac

-Des aveux... "Monsieur, je me suis fais mettre de coté etc..." Merci à G.

-ou encore: "Il faut que vous m'aidiez, j'ai un trou énorme etc..."

et maintenant la meilleure, (véridique)

-J'en peux plus, aujourd'hui, soit je prends l'intégrale Gainsbourg, soit je vais aux putes!


-et hier encore: "C'est une nouveauté, sur la pochette la chanteuse a une touffe" (véridique), du coup je me suis interressé au disque, en fait elle avait une coupe afro!

- et je ne parle pas du coffret ultra collector de "Liebe ist fur alle da" de Rammstein avec un vibro dedans

Le mieux c'est quand c'est carré et clairement expliqué, je me suis ainsi retrouvé à faire la programmation musicale d'un dîner pour un monsieur qui avait besoin de musique, pour l'apéro, la bouffe et ce qui allait suivre... "Je parle à un mec et je n'ai pas besoin de vous faire un dessin" m'a-t-il dit en substance! L'histoire ne dit pas ce que ça a donné. 
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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 15:38

Quand on n'écoute pas de musique, qu'on n'écoute que France Info, que la musique fait braire (si, si ça existe), qu'on a aucune idée de ce que vers quoi on s'engage, et qu'on a une course à faire pour son neveu qui n'habite pas en ville, alors on demande et ça donne ça...

-(une dame lisant son billet) : Un chanteur qui s'appelle Beo Chocolat (La BO du film chocolat)

-Les voix qui saoulent (Les Voix de la Soul)

-(ça y était presque) : Something about a Girl (Everything But The Girl)

-Sclash : "Le Dernier Combat" (Les Clash, Combat Rock)

-(spiritueux) White Spirit pour Les White Stripes

-Asian Daube Foundation

-(juste une lettre en trop) : Les Foot Fighters

-Cinéma O'Connor (lire Sinead)

-(Réfugiés suisses) : Les Boat People ( Les Sweet People)

-(vraiment marrant) Isabelle Taboulet


Quelques fois, les vannes on les attend, elles finissent toujours par arriver, je me souviendrais toujours du jour où on m'a demandé la musique de "Je vais bien, tout va bien" ("Je vais bien ne t'en fais pas") , parce que ça faisait 6 mois que le l'attendais, même chose pour:

-1664 de Miossec(1964), connaissant le personnage...

la semaine dernière encore:

-Madonna Immaculate Conception (au lieu de ImmaculateCollection) là ça se tient encore, il n'y a rien à dire, mais quand on demande:

-Madonna Immatriculate, c'est mieux!

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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 15:58
Ils parlent tellement vite à la radio... c'est sûr en des temps où Mr Google ne nous trouvait pas tout avec avec n'importe quoi, il était difficile de connaitre l'orthographe exact des groupe qui avait fait battre nos coeur, et quelques fois fois ça donnait... n'importe quoi, la preuve:



-Botticelli pour Bocelli (il y en a eu beaucoup plus)

-Peter Cinecitta ou Pete Cinconetti pour Peter Cincotti

-(toujours en Italie) : Toto Incognito pour Toto Cutugno

- (Marcel meets Chimene) : Chimene Dadi

-(Vico) : Chico et les Chips (et les Gypsies)

-(Nathalie l'Embrouille) : Nathalie Imbroglio

-(les disquaires des années 80 en avaient vu de toutes les couleurs) : Tanita Takitaram

-(géograhique): Johannesbourg (Joan Osborne)

-(Pull!) :  Balltrap (Goldfrapp!!!!!)

-(écrit sur un billet) : Vaisselle de Bjork (Vessel)

-(j'ai du mal à y croire mais c'est écrit par O.H.) Aquafresh 3 (Chansons Plus Bifluorées)

-(classique) : Jean-Paul (Sean Paul)

-Barnabé (Bénabar)

-(007) James Bond (James Blunt)

-(Mafia) : Laura Luciano (Le Rat Luciano)

-(Chupa...) Chupa Chupi (Popa Chubby)

-(Frère de Marvin) : Bouddi Gay (Buddy Guy) 
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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 14:02
Y'en a qui restent, on en oublie beaucoup, ces petits dialogues qui pimentent notre vie de disquaire auront l'honneur de cette page grâce à notre cahier vert, on commence par une perle citée par mon collègue P.(il se reconnaitra),à qui on a demandé:

-Bernard Devilliers, vous le mettez où? dans les D?


ou encore
,

-Où rangez vous les albums solos, ceux avec un seul titre?


plus bucolique (merci à O.H.)


-Je cherche un CD un peu spécial, je crois qu'il est classé dans le rayon Z, c'est le chant des Zoiseaux!


c'est arrivé à votre serviteur:

-Vous avez Evanescence?
-Oui il en reste au fond, en Métal
-Y'en a qu'en Métal?
-Ben oui
-En plastique, ça n'existe pas?


un peu plus incongru...

-Je voudrais le DVD sur lequel Johnny sort de la Main du Singe... (on l'a trouvé)


classicos

-Je veux un disque de Verdi, il en a pas fait beaucoup, ça s'appelle Acapulco!


géographique


-Vous avez Albert de Metz? Non Edgar de l'Est, non euh... du Nord


triste:

-Vous avez le dernier concert d'Elvis, celui de l'enterrement...

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